La Martinique
et ses trésors automobiles
Ah la Martinique ! Le soleil, la plage, la coolitude et les sourires de ses habitants, le paysage, l’Histoire de l’île, terrible et extraordinaire… Un paysage merveilleux où on ne s’attend pas à découvrir un musée consacré aux… automobiles Simca ! En effet, Monsieur Christian Gallet de Saint Aurin a créé le Musée Rétromobile du Diamant. Il se trouve au sud ouest de l’île, à Dizac, face au surprenant rocher du Diamant qui « sort » de l’océan avec la forme d’un diamant. Pourquoi avoir créé ce musée ? Monsieur Gallet fut concessionnaire Simca dans les années 50 et, même s’il a travaillé pour Renault des années plus tard, Simca est resté dans son coeur. Au fil des années, il a rassemblé une très belle collection de modèles qui couvre une longue période. A la création du musée, cette collection comptait plus d’une quarantaine de voitures SIMCA représentant la gamme complète du constructeur automobile. Ce musée fut le plus grand de France en passant par trois générations des années 30 aux années 60. Ce Musée automobile SIMCA est unique au monde : il a compté jusqu’à 46 voitures d’origine dont le très rare cabriolet Simca 8. Je l’écris au passé car Monsieur Gallet s’est séparé de plusieurs pièces pour n’en conserver qu’une vingtaine. Il a voulu éviter la surreprésentation de mêmes modèles qui n’offraient que de légères différences d’options et surtout les rayures ! En effet, certains visiteurs se sentaient obligés de vanter les mérites des anciennes et solides carrosseries en disant « ça c’est de la bonne tôle », tout en tapant et rayant très souvent les ailes des voitures avec les gourmettes ou les alliances aux doigts. Toutes les voitures sont en état de marche. Derrière chaque pare-brise se trouve une petite fiche d’identification : Simca 5, 6 et 8, Aronde, Vedette, Ariane, Simca 1000, et 1000 Bertone, Simca 1100, 1500… avec leur année de production. Plus loin, accrochés aux murs, des photos, articles de presse, une vitrine de miniatures s’offrent à la curiosité des visiteurs. On remarque dans sa collection une camionnette Simca 8 à benne en bois, de 1949. Mais aussi un très bel exemplaire de coupé Simca 1000 de 1964, dessiné par Bertone. Il possède aussi un rarissime cabriolet Simca 8 et un coupé « Plein ciel » à carrosserie Facel de 1957 à tomber par terre ! Un livre d’or bien rempli témoigne de la qualité du musée. Quelques anecdotes. Il ne reste que deux Simca 1000 sur l’île de la Martinique, dont une peinte à la façon des types « Rallye ». La deuxième est la bleue que l’on peut voir sur les photos ci-dessous. Vous aurez remarqué la Simca Etoile 7 série Outremer de 1962. Certainement la Simca 7 (P 60) la plus neuve du monde. Elle ne compte que… trente kilomètres au compteur ! Oui, 30 ! Monsieur Gallet me raconte alors son histoire. 1962. Il y avait un professeur de collège qui était raillé par ses collègues parce qu’il n’avait pas de voiture. Mais il n’avait pas besoin de voiture, car il se déplaçait exclusivement à pied. Un jour, pour mettre un terme aux blablas, il décide d’en acheter une et se rend à la concession Simca. Monsieur Gallet lui vend une Etoile 7, modèle Outremer. Aussi, le professeur lui demande de prendre le volant et de l’amener à la préfecture pour les modalités administratives liées à la carte grise. Puis retour au garage pour lui préparer (avec le système Tiflex) et installer les plaques d’immatriculation. Puis c’est le trajet vers la station service où le plein d’essence sera fait. Enfin, Monsieur Gallet ramène le professeur chez lui et gare la Simca dans le garage de la maison… qu’elle ne quittera plus ! Les années ont passé. Un beau matin, une personne contacte Monsieur Gallet pour lui signaler une P 60 qui dort dans un garage. Quelle surprise, pour lui, de découvrir la voiture telle qu’il l’avait garée des années plus tôt ! Seul le plastique au dessus du volant a souffert car un rayon du généreux soleil Martiniquais s’est faufilé pendant des années par une petite fenêtre du garage et l’a brûlé. Le reste est neuf. Si vous avez la chance de voyager en Martinique, n’hésitez pas à rendre visite à Monsieur Gallet de Saint Aurin. Sa présentation est passionnante et sa collection riche. Toujours en Martinique, au hasard d’une balade, je tombe sur une ancienne petite casse automobile, perdue au bord de la route. Une Simca Ariane bleue m’a attiré le regard. Je ne dévoilerai pas le lieu précis car je tiens à respecter la tranquillité du propriétaire. C’est un lieu magique, inhabituel, fantomatique. Je ne désespère par d’y revenir et de retrouver le propriétaire. Malheureusement, l’air marin a fait son travail : tout est pourri à l’extrême ! Pour le plaisir des yeux, voyez ce que j’ai découvert : 1975 Jeep Cherokee Simca Ariane probablement de 1957 (pare-chocs dans le sens descendant) Peugeot 203 pick up entre octobre 1950 (ridelles en tôle) et mars 1952 (pare-chocs bombé) Et oui, un beau Combi T1 d’avant 1967 Cadillac des années 80 Renault Rodéo (celle-là ne risque pas de rouiller, à part le chassis !) accompagnée d’une Ford Escort Mark II (il y en a quelques unes dans le parc) Renault 4L et Peugeot 305 GR Peugeot 504. Pensiez-vous qu'une voiture pouvait rouiller autant ? Peugeot 403 pick up Rare camion Fiat 643E de 1963 à 1970 aux fameuses moustaches (celui-ci doit être de 68) Opel Olympia Rekord cabriolet coach 1954 En cherchant bien, vous trouverez une jolie Peugeot 201 au fond du café… J’ai retournerai un jour… C’est sûr.
Alexandre Tornel |