Une
figure cadurcienne nous a quitté.
Dominique Desprat est mort ce jeudi 4 mars, à l’âge de 72 ans.
Dominique Desprat est mort ce jeudi 4 mars, à l’âge de 72 ans.
Dominique
Desprat, ici en activité, en avril 2006.
Qui ne connaît pas Dominique ? Il fut longtemps le dernier garagiste- station-service dans la boucle de la ville de Cahors, en bas du boulevard Gambetta, avant le pont Louis Philippe.
Une
station service à l’ancienne, où le client était servi, où le
relationnel humain était important.
Il avait repris l’affaire de son père en 1967. C’était alors La maison du pneumatique.
Il était toujours là, au service de ses clients, proche des gens qui finissaient par devenir des amis.
Et lui même était devenu un ami de tous, un personnage incontournable de l’aventure de l’automobile ancienne dans le Lot.
Il fut co-fondateur en 1978 du club des Amateurs Quercynois de Véhicules Anciens (les AQVA).
Dominique faisait le spectacle avec le bus découvrable Citroën U23 vert et blanc du club.
Il participait à la mémoire du patrimoine roulant du Lot avec notamment le sauvetage du camion La Buire de 1914 stationné dans Cahors pendant 65 ans.
Casquette
bombe sur la tête, il écumait les bourses aux pièces automobiles à
la recherche d’éléments rares pour ses Lorraine-Dietrich du début
du siècle (dernier), courrait les meeting automobiles et autres
festivals avec ses voitures de prédilection : de magnifiques Lancia,
Salmson, MG ou Peugeot.
C’était un collectionneur passionné par la vieille mécanique, la noble -sans électronique- celle où l’homme est seul responsable du mouvement de son bolide.
C’était aussi une chaleureuse personnalité dont le rôle quasi-social fut indéniable quand il tenait encore la station-service.
C’était un collectionneur passionné par la vieille mécanique, la noble -sans électronique- celle où l’homme est seul responsable du mouvement de son bolide.
C’était aussi une chaleureuse personnalité dont le rôle quasi-social fut indéniable quand il tenait encore la station-service.
Lors
d’une interview, en 2006, il racontait : « Les gens viennent me
voir car ils ont besoin d’être secouru moralement. C’est le
réconfort par la parole, par l’expérience, la différence d’âge
que je peux avoir avec eux. Je remarque qu’il a des gens qui sont
totalement isolés, ils ne savent pas parler à leur famille, ni à
leurs amis.
Je suis une sorte de collaborateur du fond du boulevard.
Je suis une sorte de collaborateur du fond du boulevard.
Ils arrivent Salut Domi !, on se tape sur l’épaule : J’ai besoin d’un conseil, de ceci ou de cela.
J’arrive à être une sorte de planche de salut pour certaines personnes.
Ce ne sont que des mots, mais quelquefois les mots évitent à certains de faire des conneries».
Il ajoutait enfin : « Je ne regrette pas la vie que j’ai eue. J’ai vécu dans un milieu automobile qui m’a toujours plu. J‘ai côtoyé pendant 30 ou 40 ans des gens extraordinaires ».
La station a fermé ses portes le 30 juin 2007.
Depuis toutes ces années, Dominique a bien profité de ses passions avec enthousiasme. Un fou de moteurs, de cuivres, motos, plaques émaillées publicitaires et autres malles de voyages anciennes.
Ces derniers temps, il s’est bien battu, jusqu’au bout, contre ces sales maladies de notre époque.
Avec courage et humour. Un courage inouï, un humour indéfectible et une longue liste de projets.
Il manque déjà à tous.
Nous avons une affectueuse pensée pour son épouse Lulu, leurs enfants Sandrine et Lyonel, leurs conjoints et les petits enfants.